Les sportifs calédoniens aux Jeux Olympiques de Paris 2024
Portraits
La joueuse maréenne, âgée de 31 ans, a été sélectionnée parmi les 14 athlètes de l’équipe féminine de rugby à 7 pour les Jeux olympiques de Paris. Le tournoi s’est déroulé du 28 au 30 juillet dernier. Retour sur son parcours.
Yolaine Yengo fait ses premiers pas au Stade Calédonien, aux côtés d’Ivan Hillaireau. Son entraîneur repère tout de suite son potentiel et son caractère de battante. « Avec son assiduité et sa persévérance, je savais qu’un jour elle ferait les Jeux olympiques », affirme-t-il. Ces années marquent le début d’une carrière prometteuse.
Avec son équipe, Yolaine Yengo enchaîne les tournois dans la région, se révélant notamment aux Jeux du Pacifique en 2015. Elle prend ensuite son envol vers la Métropole, plus précisément à Rennes, et exprime son talent à l’échelle nationale. Elle s’adapte facilement à la vie métropolitaine et apprend à vivre avec des personnes qui viennent d’autres régions, raconte son ancien entraîneur. « Elle a aussi des qualités humaines en dehors des terrains qui lui permettent de s’intégrer facilement à une équipe. »
Initialement orientée vers le jeu à 15, Yolaine comprend vite que ses qualités de rapidité, d’agilité, sa vision de jeu et son petit gabarit sont plus propices au rugby à 7. Ce choix lui permet de briller et de multiplier les sélections en équipe de France. « Sa polyvalence, sa capacité à jouer à plusieurs postes sont des atouts majeurs pour une équipe et c’est ce qui fait sa force », explique Pierre Forest, vice-président de la Ligue calédonienne de rugby.
En 2021, Yolaine Yengo fait partie du groupe olympique français pour Tokyo, mais en tant que réserviste. La Maréenne ainsi qu’une coéquipière doivent quitter le groupe si elles ne remplacent pas une des titulaires avant la cérémonie d’ouverture. C’est son cas. Une déception étant donné la rare opportunité de participer aux Jeux dans une carrière sportive. L’équipe de France y décroche la médaille d’argent.
Cependant, la Calédonienne transforme cette déception en motivation pour atteindre son nouvel objectif : les Jeux olympiques de Paris 2024. « Elle a notamment travaillé sa technique, mais aussi sa condition physique avec un préparateur, confie Bruno Salvai, conseiller technique. Elle a d’ailleurs été élue meilleure joueuse du tournoi de Madrid cette année, ce qui confirme sa progression et sa forme actuelle. »
Cette sélection en équipe de France est une première pour le rugby de l’archipel. « La carrière de Yolaine Yengo inspire de jeunes joueurs calédoniens, qui voient en elle un modèle de réussite et de détermination. Cet accomplissement leur montre que, grâce au travail et à la volonté, ils peuvent atteindre leurs objectifs », indique Pierre Forest.
Cette reconnaissance n’est pas seulement symbolique. La Ligue calédonienne de rugby aimerait recruter Yolaine Yengo pour soutenir le développement de la discipline sur le territoire. « Son expérience et son expertise pourraient élever le niveau de jeu local, où il y a un potentiel énorme pour ce sport. »
Après un apprentissage à Font-Romeu et un séjour de quatre ans aux Etats-Unis à l’université de Florida State, la Néo-Calédonienne a failli arrêter la natation en 2021. Rentrée en France, elle accepte la proposition de Michel Chrétien qui vient de s’installer à l’Insep. Sous l’influence du Picard, Emma Terebo est devenue une des meilleures dossistes françaises. Cinquième du 100 m dos aux Championnats du monde 2022 de Budapest, elle a explosé aux sélections olympiques de Chartres en battant le record de France du 100 m dos (58''79) et en remportant le 200 m dos.
Originaire de Nouvelle-Calédonie, Nicolas est très vite mis à l'eau. Sa famille l'embarque pour vivre à bord d'un catamaran, direction Tahiti où il découvre l'Optimist, puis la planche à voile en suivant son frère Thomas.
A 18 ans, Nicolas Goyard quitte son île natale pour s'installer en métropole, à Hyères. Lorsqu'il se met au foil, il survole le circuit international. En 2019 et 2020, il est sacré champion du monde de windfoil puis décroche deux titres mondiaux en IQFoil, les deux années suivantes. En 2023, il s'impose lors du Test Event organisé à Marseille, un an avant les Jeux. De bon augure pour Paris 2024.
Grousset a découvert la natation à cinq ans, apprenant très tôt à voguer dans les eaux du Pacifique sud. Après avoir fait ses débuts dans un club local, il a pris la direction d’Amiens en 2016 pour prendre une nouvelle dimension. Adoptant musculation et prédation physique rigoureuse, son investissement a rapidement porté ses fruits.
Un an après son arrivée en France métropolitaine, il a remporté son premier titre national avec le relais 4x100m nage libre et a décroché l’argent des Mondiaux junior sur 50m nage libre. En 2018, il a fait partie de l’équipe de France victorieuse du relais mixte 4x100m nage libre des Championnats d’Europe de Glasgow.
En 2020, Grousset a remporté son premier titre individuel lors du Championnat de France sur 100m, avec un temps canon de 48,65 secondes. Les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 ayant été reportés en 2020 en raison de la pandémie, il a eu le temps de prouver qu’il méritait d’être de la partie dans la capitale japonaise. Pour preuve, il s’est qualifié pour les finales du 50m et du 100m nage libre des Championnats d’Europe de Budapest en mai 2021, même s’il n’a pu repartir avec une médaille.
Grousset a assuré sa place à Tokyo en conservant son titre national sur 100m nage libre et en établissant un nouveau record personnel sur 50m nage libre.
Né en France, Bassa Mawem n’est que la moitié d’un duo de frères qui nourrit de grands rêves dans le monde de l’escalade sportive. Bonne nouvelle pour eux, les deux frères seront de la partie à Tokyo pour prendre part aux Jeux Olympiques 2020.
Âgé de 36 ans, Mawem est le plus vieux grimpeur des participants olympiques. Mais l’âge ne semble pas avoir de prise sur son ambition et son désir de réussite. Il n’a que 15 ans lorsqu’il découvre l’escalade, un peu par hasard, mais il se rend rapidement compte que ses aptitudes naturelles lui permettent de s’y épanouir.
Cette passion, il la partage avec son frère, Mickaël, faisant de l’escalade un point d’ancrage pour chacun d’entre eux.
"Nous avons fait des choses stupides à certains moments, comme tous les enfants, mais l’escalade nous a toujours permis de nous recadrer, de nous montrer le bon chemin", développe-t-il à Olympics.com.
Bien qu’il soit un athlète très puissant - ce qui lui sied à merveille en bloc -, sa spécialité reste pourtant la vitesse, comme en atteste la majorité de ses succès. Après avoir gagné sa place au sein de l’équipe de France en 2011, il ne met que deux ans à devenir champion de France en enregistrant un temps record de six secondes.